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mes grands parents paternels
mes grands parents paternels
  • Mon grand-père, la mémoire infinie

Tout jeune, je restai parfois un peu avec mémé Georgette, qui se tenait assise devant la cheminée en caressant la vieille chatte grise couchée sur ses genoux. Dans l'âtre pendait encore une crémaillère et son chaudron, vestige d'une cuisine antique.. La mémé me parlait, je jouais à mettre du bois dans les flammes " n'en mets pas trop, tu vas tuer le feu!", et elle reprenait des récits que j'entendais d'une oreille distraite, sauf un , effrayant, dont je me souviens encore , concernant une guerre ou il était question de torturer des soldats pour leur soustraire des aveux.. Me racontait-elle ses souvenirs? Hélas, la mémé était trop vieille, moi trop jeune , et ses récits se sont consumé dans les cendres du passé..

Dans la chaude atmosphère d'une grange de pierre, mon grand-père trayait ses 5 vaches assis sur un petit tabouret de bois à trois pieds. Dehors, il faisait froid, et noir. Le tas de fumier n'était plus qu'un mur gris barrant la prairie, sur les murs se tapissaient d'énormes araignées sombres qui m'effrayait. Le lait pissait dru dans le seau et pendant que les mains agiles du trayeur s'agitaient sur la mamelle gonflée, de ses lèvres jaillissaient d'anciennes histoires nées dans un temps où l'électricité éclairait à peine les campagnes. Il était question d'hommes et de femmes, simples et attachants, qui nous avait précédés, laissant dans la mémoire de mon aïeul un impérissable souvenir. Dans la prairie, il y avait deux poiriers : le premier était encore vigoureux et donnait chaque année en Juillet une abondance de petits fruits verts que Mamie s'empressait à transformer en confiture, le second était vieux, souffreteux, de son tronc creux s'échappaient des autoroutes de fourmis rouges.. Papi me raconta son histoire: "Léonard Gauffre, mon arrière grand-père, avait choisit ce poirier parce que c'était une bonne variété, la poire Guyot. Vieux et malade du cœur, il demanda au pépé Pierre de le planter dans un rang de la vigne qu'il y avait alors ici. C'était avant la guerre de 14".

Léonard était le plus en ancien ancêtre dont mon grand-père avait entendu parler: je voulais en savoir plus...mais j'étais encore bien jeune pour tout comprendre..

Un peu plus vieux, j'accompagnai mes grands-parents dans les cimetières. Derrières les pots fleuris, des noms et des dates me semblaient déjà familiers.

Le grenier de mes grands-parents regorgeait de trésors couverts de poussière: les cahiers d'école de mon grand-père, des vieux livres aux couvertures épaisses avec parfois un petit billet " prix d'instruction religieuse, calcul, grammaire , histoire et géographie", un missel avec des dates et des noms de personnes...un certificat de communion de 1895...

Sur une des grandes feuilles de papier que Mamie gardait dans son armoire, je traçai mon premier "arbre généalogique" : mémé Léa, pépé Pierre, mémé Louise... Je me rendais compte que cent ans ce n'étais pas si vieux, mais personne ne pouvait désormais répondre à mes questions.

Papi me montra alors deux choses : le livret de famille du pépé Pierre, sur lequel je pris connaissance de noms d'arrières-grands parents qu'il n'avait jamais connu :Raymond Rougier et Marguerite Teilhet; et l'acte d'achat de la ferme par Léonard daté de 1887.

J'étais devenu trop curieux, je voulais en savoir davantage, les réponses, il me fallait les trouver moi-même et j'ai alors ouvert la porte du Passé Oublié

porte de grange aux Pradignacs

porte de grange aux Pradignacs

Tag(s) : #histoire familiale
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